Tout a commencé lorsque l'auteur-compositeur Francis Maggiulli a révélé au directeur artistique Laurent Manganas qu'il était en possession de 6 titres inédits enregistrés par Henri Salvador. Six titres composés et mis en boîte juste avant l'enregistrement de "Chambre avec vue", l'album écrit par Benjamin Biolay et Keren Ann qui a signé le retour d'Henri en 1999 (plus d'1 million d'exemplaires vendus).
La surprise est de taille, les maquettes sont tops (mélodies et textes) mais les arrangements sont à refaire. L'idée est donc de garder la voix d'Henri et de refaire jouer des musiciens. A l'écoute de ces titres, Catherine Salvador fond en larmes. L'histoire va donc voir le jour...
Mais il faut un album d'inédits et nous n'avons que 6 chansons. Laurent Manganas retrouve alors une chanson inédite écrite par Christian Loigerot et enregistrée en 1995-96. Le choix du réalisateur s'impose : la seule personne légitime pour faire cet album, c'est Benjamin Biolay, le "créateur" de "Jardin d'Hiver". Il entre en studio avec une équipe réduite de musiciens (Denis Benarrosh et Nicolas Fizman) et l'album se fait à ICP autour de la voix d'Henri. Entre temps, Benjamin Biolay qui connaît la carrière d'Henri par cœur déniche un chef d'œuvre. Une maquette de 2 minutes, où Henri répète "mon amour" sur tout le titre et une chanson inédite enregistrée en duo avec Hubert Mounier de l'Affaire Louis Trio en 1990. Et puis, Benjamin Biolay a eu envie de faire SA version de "Syracuse" entre Debussy et Ravel.
Au final, l'album "Tant de temps" propose 11 titres produits de manière intemporelle. On ne sait pas si ce disque a été enregistré en 1950 ou en 2011 ; à Los Angeles ou à Paris. Benjamin Biolay déclare : « Je voulais que ce soit l'album qu'Henri ait pu enregistrer avant "Chambre avec vue" entre 1950 et 2000. » Les musiques sont de Francis Maggiulli (aidés sur un titre par Calogero), Christian Loigerot. Les textes sont de Michel Modo (son complice de toujours), Gisèle Mollard (pour le duo avec Hubert Mounier), Philippe Gaillard... La voix d'Henri Salvador y est sublime. Il avait enregistré à l'époque des maquettes en une prise, en un souffle sans pression. Ces voix ont été laissées telles quelles, autour d'elles, les arrangements de Benjamin Biolay comme un écrin
